Photographie. 2012 : ULTRAMEMOIRE

Astana, du 13 avril au 20 mai 2012

Au Palais de l’Indépendance Avec la soutien de l’Akimat d’Astana (Mairie d’Astana) et l’Ambassade de France

‘‘La photographie, c’est la conscience même de la peinture. Elle lui rappelle sans cesse ce qu’elle ne doit pas faire. Que la peinture prenne donc ses responsabilités.’’ Brassaï

‘’La peinture est de plus en plus proche de la poésie, maintenant que la photographie l’a libérée du besoin de raconter une histoire.’’ Georges Braque

Si nous devons croire le mythe de la fille du potier Butades de Sycione, la peinture fut inventée en marquant les contours d’une ombre. Alors qu’elle n’existait pas, la photographie était déjà génitrice des arts plastiques. Aujourd’hui, cette manière si particulière de fixer l’espace sur un plan en gardant une trace de l’arrivée d’un flux de lumière est restée une composante essentielle du travail de beaucoup de jeunes artistes. La galerie NIVET-CARZON a choisi de présenter onze artistes qui ont en commun l’utilisation de la photographie à la base de leur travail.

Les jeunes peintres figuratifs travaillent souvent à partir d’un matériau photographique et jouent de ce rapport complexe. Ce courant de la peinture contemporaine tente de réinterpréter la photographie dans son rôle de témoin brut et instille une nouvelle dimension picturale.

De son coté, la photographie contemporaine se confronte de plus en plus à l’histoire de l’art qui la précède et donc à celle de la peinture. Les techniques d’impression, les supports d’impression choisis (papier fine art, toile, carton, bois) donnent un nouveau volume à l’objet photographique. Le type de cadrage, les compositions picturales et les sujets sont autant de tentatives de rapprochement avec la peinture.

Les peintres de la fin du XIXème siècle étaient persuadés que l’apparition de la photographie allait totalement décimer leur art, et c’est aujourd’hui la photographie qui lance des ponts de plus en plus étroits entre ces deux media, notamment dans le mouvement figuratif. C’est en quelque sorte la revanche de la peinture.

ULTRAMEMOIRE questionne directement la dialectique de l’utilisation d’images existantes. Le choix, le traitement et l’intention des artistes sont de nature différente mais semblent provenir d’un inconscient que l’on pourrait qualifier de pictural. Pourquoi tel ou tel artiste sélectionne telle ou telle image ou série d’images, et, par sa motivation artistique, lui donne un souffle nouveau ?

Dans les sociétés contemporaines, nos regards et nos pensées sont si souvent sollicitées par l’image sous toutes ses formes. Il nous est donc vital de procéder au filtrage de ce flot visuel incessant. C’est donc un nouveau défi pour les artistes contemporains qui par le choix des images et de leur ‘mise en scène’ cherchent à générer une émotion neuve avec une ou des images préexistantes. Nostalgie, empathie, étonnement, répulsion sont quelques exemples de réactions qui interrogent de façon directe la mémoire visuelle puis sensorielle du public spectateur. Que l’objectif soit narratif et/ou esthétique, symbolique ou historique, ce qui advient ensuite entre ce qu’a voulu transmettre l’artiste et ce qu’a perçu le spectateur est toujours partiellement aléatoire puisqu’il dépend du rapport mémoriel de chacun avec telle ou telle image.